La caresse, clé du plaisir à deux ! Trente ans après son Traité des caresses, Gérard Leleu signe un nouveau manifeste contre une vision mécanique de la sexualité. Le médecin nous expose le pouvoir des caresses et leur impact sur le désir. Pour ouvrir nos sens à la volupté, et prolonger le plaisir jusqu'à la jouissance !

Il y a presque 30 ans, Gérard Leleu médecin et sexologue lançait un pavé dans la mare et publiait le Traité des caresses, avec le succès qu'on lui connaît. Aujourd'hui, il proteste plus que jamais contre la mécanisation de la sexualité, sous couvert de révolution sexuelle, et remet au goût du jour un art qui pourrait paraître désuet à certains en quête de sensations fortes : la caresse.

Les femmes aiment recevoir et donner des caresses

A l'évidence, les femmes aiment plus que les hommes recevoir et donner des caresses ! "Face à l'obsession de la pénétration de leurs amants, elles affirment davantage leur désir de sensorialité corporelle" a pu constater Gérard Leleu. Pourquoi se focaliser sur le sexe, alors que toute la surface de la peau est sensible ? Rechercher l'orgasme n'est plus une priorité, étendre le plaisir à tout le corps par la caresse est plus comblant.

Il y a chez la femme actuelle, une véritable quête d'évolution, qui passe aussi par la sexualité. Elle déteste cette vision mécanique véhiculée par notre société "Elle veut des nuances, du clair obscur, du mystère, du dévoilement, que tous ses sens soient à la fête" se réjouit le médecin. Elle est dans l'érotisme…pas dans le porno !

Les hommes moins sourds au charme des caresses

Les hommes ne sont pas d'emblée partisans d'étendre leurs pratiques sexuelles à la caresse. La prégnance de son désir qui s'exprime par des érections impérieuses, lui fait brûler les étapes… Par ailleurs, "comme ils manquent d'expérience en ce domaine, ils ne sont pas forcément doués, ce qui peut remettre en cause leur virilité" précise Gérard Leleu.

A leur décharge, ce n'est pas naturel pour eux. Les anciennes croyances ont la vie dure : un homme, un vrai, est un dur, dans tous les sens du terme. A ce titre, qui dit tendresse, dit mollesse… D'où en partie leurs réticences. Rappelons également que sa main a longtemps été exposée à des matières "dures", le fer ou la pierre. Et si les temps ont changé, la mémoire archaïque impose encore sa loi…
Pourtant, depuis peu, apparaissent des hommes nouveaux. "Ils découvrent que hors de leur pénis, il existe toutes sortes de bonheurs sensuels, et prennent conscience de l'enjeu autour du plaisir de la femme". Il semblerait que les peurs cèdent peu à peu la place au désir de changement.

Des caresses à tout moment !

Depuis que la femme a acquis le droit au plaisir, on pourrait croire que sous la couette, les préliminaires vont bon train…"Qu'on ne se réjouisse pas trop vite !" rappelle notre expert. Il y a deux sortes de caresses "postludes" : celles que l'on donne par amour, et d'autres plus tactiques destinées à amener son partenaire à un niveau d'excitation satisfaisant pour des ébats. Bien entendu, les premières remportent les suffrages des femmes !

Pour les mordus de la caresse, notre expert suggère également les caresses "interludes". Souvent dans le feu de l'action, on semble oublier que nous avons deux mains, voir un corps tout entier tendu vers ce contact "chaleureux" et pourvoyeurs de précieuses endorphines. "Ralentir, se regarder, caresser des yeux et des paumes…" invite Gérard Leleu.

Et plus important encore, les caresses "postludes". Si les mœurs se sont libérées, de nombreux automatismes persistent. Certains s'endorment après ou fument, ou pire encore se lèvent pour prendre une douche : autant d'attitudes qui enferment les ébats dans une vision mécanique. Ce n'est pas parce que c'est fini, que c'est fini justement ! L'art de la caresse postlude fait toute la différence : "C'est un moyen de remercier chacun des partenaires, de l'honorer, de l'aimer tout simplement !" juge notre expert.

Un art plus qu'une technique

Qu'on ne s'y trompe pas ! Dans son nouveau traité des caresses, Gérard Leleu ne nous donne pas une technique supplémentaire. C'est bien d'un art dont il s'agit, où le cœur comme le corps sont pleinement engagés. "En réalité, une femme sent très bien dans le contact d'une caresse, s'il y a de l'amour, de la tendresse, ou s'il s'agit d'un tour de main, artificiel et détaché" affirme notre expert. L'esprit dans lequel est prodiguée la caresse, change tout. "Le sens d'une caresse donne sens à la relation, et brise la solitude que l'on peut éprouver parfois en couple, y compris lors d'ébats sexuels" poursuit Gérard Leleu qui avoue avoir. "voulu ensemencer l'imaginaire pour inviter à sortir du seul territoire sexuel et explorer d'autres voluptés".
(Source : doctissimo.fr)